Le domaine Albert Mann est une affaire de famille, mais pas de celle que l'on pourrait croire. Jacky Barthelmé, longtemps épaulé par son frère Maurice, aujourd'hui en retrait, en reste la figure charismatique, une de ces personnalités que l'on n'oublie pas. Si sa carrure et sa voix gutturale interpellent, la finesse de son propos et de sa démarche engagée depuis la fin des années quatre-vingt impressionnent.
Aujourd'hui à la tête de 25 ha, dont 4 plantés en pinot noir (1 ha sur le Grand Cru Hengst), les Barthelmé furent parmi les premiers en Alsace à avoir cru au potentiel du cépage sur les grands crus, mais pas réfléchi. Le domaine est certifié en priment la minéralité de leur terroir, n'importe lesquels. « La matrice des biodynamie depuis la fin des années et qu'il faut savoir attendre.
Antoine a rejoint son père à la vigne et à la cave depuis 2019 après une expérience en Bourgogne. Il imprime peu à peu sa marque mais en douceur. "Je ne me vois pas révolutionner ce que nous faisons, je me retrouve complètement dans la vision des vins de mon père", confie-t-il. De là à imaginer une transition en douceur ? Les règles de la famille sont impitoyables Antoine souligne : "Chez nous tu as le droit d'être le chef mais seulement si tu bosses. Le jour où tu ne fais plus le travail, tu n'as plus rien à dire". Voilà Jacky prévenu. Mais qu'il soit serein, il ne fait aucun doute qu'Antoine saura confirmer la position du Grand H au firmament des grands pinots noirs de la région.